Laboratoire Communication, culture & Société

ANR Vulnérabilité "Implication des communautés bactériennes dans l’état de vulnérabilité des sols sahéliens : approches biologiques, physico-chimiques et sociales" (SolAo)

mercredi 17 juin 2009

Programme piloté par Marc Neyrat (IRD)

Quatre laboratoires sont impliqués :

- IRD - Laboratoire des Symbioses Tropicales et Méditerranéennes - UMR 113, USC INRA 1242 (Coordinateur du Projet)
- Laboratoire Ampère (Ecole Centrale de Lyon, Insa - UMR CNRS 5005)
- Centre Européen de Recherche et d’Enseignements des Géosciences de l’Environnement - UMR 6635 CNRS et Aix-Marseille Universités
- Laboratoire "Communication, Culture et Société" (JE 2419 - ENS Lettres et Sciences humaines) : Joëlle Le Marec, Igor Babou, Frédérique Jankowski (post-doctorante)

Durée : 48 mois

Financement : ANR Vulnérabilité

Résumé :

L’enjeu du projet « CalAO » consiste à aborder la question fondamentale de la vulnérabilité des sols de deux systèmes écosystémiques tropicaux soumis aux effets des changements climatiques (régions sahéliennes d’Afrique de l’Ouest) et anthropiques (sites de mines de nickel en Nouvelle Calédonie) en considérant la composante bactérienne des sols pour en définir des indicateurs populationnels et fonctionnels de l’état de vulnérabilité des sols. Ces buts nécessiteront le développement et l’application des toutes dernières technologies de génomique microbienne environnementale basées sur la détermination de la composition de la communauté bactérienne par hybridation de l’ADN extrait du sol sur puces à ADN de type taxonomique et la détection de gènes d’adaptation par création et criblage de banques d’ADN métagénomique et séquençage massif. Ces travaux réalisés sur des échantillons de sols du terrain et de microcosmes soumis au laboratoire à des stress similaires viseront à corréler ces bio-indicateurs aux indicateurs physico-chimiques définis grâce à une palette d’outils d’analyse de la matrice tellurique des plus classiques aux plus novateurs. Ces travaux s’accompagneront d’une étude relevant du domaine SHS sur la perception par les communautés rurales de l’évolution des sols et le développement de cadres organisationnels d’une collaboration multipartite en rapport avec la vulnérabilité des sols.

Apports du C2So :

Les pratiques et modes de gestion des ressources environnementales Travailler en anthropologie des techniques sur les indicateurs locaux de vulnérabilité impose d’entrer par les pratiques mises en œuvre tout au long de l’année (couvrir au minimum un calendrier agricole complet), pour accéder aux ressources (animales/végétales/minérales). Les perceptions des changements des sols sont en effet souvent associées aux modalités d’accès à la ressource selon les périodes de l’année. On ne peut que les percevoir dans l’action et en situation. Le suivi de ces pratiques constitue une entrée de premier choix pour accéder non seulement à leurs aspects les plus visibles et matériels (i.e. temps de travail, répartition des tâches, organisation sociale des activités, outils utilisés, denrées produites, etc.), mais aussi aux représentations qui les sous-tendent et qui expliquent souvent les raisons pour lesquelles des choix qui aux yeux d’un observateur extérieur iraient par exemple à l’encontre d’une « réalité scientifique », sont totalement pertinents dans la dynamique locale.

Les indicateurs de vulnérabilité élaborés dans le cadre de ce projet seront à la croisée de ces différentes représentations, scientifiques et locales, et non déconnectés des influences politiques, économiques, médiatiques et scientifiques passées. Ici aussi, le lien entre les sciences de la vie et les SHS trouve toute sa pertinence dès l’instant où l’on pose comme hypothèse que les scientifiques ont leur part de responsabilité dans les modalités locales de perception de la vulnérabilité des sols.

La faisabilité technique du projet et son faible niveau de risque sont directement liés à la culture médiatique, à la mémoire locale du développement et aux dispositifs de communication existants. Les communautés auprès desquelles nous interviendrons ont une histoire qui intègre celle des différentes politiques de développement. Ce concept de mémoire locale du développement permet de saisir les spécificités locales de villages qui bien qu’appartenant à une même communauté (les Diolla par exemple) ont souvent des histoires propres. Par ailleurs les communautés ont des pratiques médiatiques et un accès à des informations qui concernent des changements climatiques globaux et les attitudes qui en résultent. Pour penser les pratiques relatives à la vulnérabilité des sols, il faut ainsi avoir recours à la fois aux histoires locales et à une culture médiatique. Les projets de « développement » sont souvent relayés par d’autres médias, comme la presse écrite, la télévision, mais aussi la radio (média privilégié en Afrique de l’ouest) et plus récemment par internet. Le rôle des diasporas n’est pas à négliger dans le façonnement des pratiques locales.

Dans cette même perspective, nous analyserons les dispositifs, pratiques et acteurs des communications entre chercheurs, acteurs locaux, instances diverses intervenants dans le cadre de ce même projet de recherche, notamment pour permettre une collaboration étroite avec les communautés paysannes.

Notre stratégie consistera à démarrer par l’analyse communicationnelle globale du système, puis de créer un collège d’experts issus de disciplines couvrant spécificités du terrain. Le groupe de suivi prend contact avec les acteurs locaux à propos des facteurs de vulnérabilité des sols, pour éprouver la pertinence de cette problématique et en négocier la formulation et les modalités de collaboration respectueuses des intérêts des différents partenaires. Une deuxième phase donnera lieu à la création d’un groupe de travail, qui inclut des membres du projet et des organisations locales.

Les résultats de la recherche destinée à établir des indicateurs sociaux sont restitués aux membres du groupe de travail pour être discutés et validés. Un corpus de données se construit alors progressivement autour de la thématique (les différents aspects liés à la vulnérabilité des sols). Si le volet physico-chimique et biologique de la recherche aboutit à des résultats qui peuvent avoir des applications pratiques (veille de la qualité des sols, adaptation à des changements), alors des scénarii pourront être discutés pour élaborer des stratégies techniques et politiques assumées collectivement par les partenaires SHS et les populations.


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