Laboratoire Communication, culture & Société

Parution : Sarah Cordonnier, Les sciences humaines dans le centre d’art, Hermès Lavoisier, 2012

mercredi 31 octobre 2012 par Sarah Cordonnier

J’ai le plaisir de vous annoncer la parution de mon ouvrage

Les sciences humaines dans le centre d’art : Convocation des savoirs et institution de l’art contemporain

chez Hermès Lavoisier, dans la collection Communication, Médiation et Construits Sociaux dirigée par Yves Jeanneret.

Vous trouverez ci-dessous le résumé et le sommaire de l’ouvrage, et ci-joint l’introduction et la table des matières détaillées. La présentation de l’ouvrage sur le site de l’éditeur se trouve ici.

Résumé (quatrième de couverture)

Cet ouvrage propose de décrypter le rôle des sciences humaines dans l’art contemporain au fil de son développement et de son institutionnalisation en France.

Cette approche communicationnelle s’intéresse aussi bien aux pratiques qu’aux discours, aux dispositifs (comme l’exposition) qu’aux représentations (en particulier des sciences). Comment observer les sciences humaines dans le champ artistique, alors que leur réception, leurs réappropriations, ne sont pas visibles de manière immédiate ? Comment rendre compte d’un usage collectif de ces savoirs et, donc, les situer dans des règles et normes partagées par les acteurs de l’art contemporain ? Comment repérer et analyser les manières différenciées d’y recourir dans ce cadre commun ?

Par l’observation et l’examen détaillé des centres d’art et des expositions d’art contemporain, Les sciences humaines dans le centre d’art vise à éclairer la circulation sociale des savoirs et les manières de l’étudier.

Présentation

L’ouvrage rend compte de l’observation des usages des savoirs des sciences humaines en dehors de leur sphère d’élaboration, c’est-à-dire selon d’autres critères, dépendant d’un autre contexte : celui de l’art contemporain. L’examen des conditions de production de cet autre ensemble socio-discursif permet de montrer en quoi ces critères sont collectifs, et lui sont spécifiques.

La première partie de l’ouvrage a une visée introductive. Elle interroge d’abord les conditions de l’observation des sciences humaines dans d’autres discours et pratiques (chapitre 1), étant entendu que les sciences humaines peuvent être décrites comme un ensemble de pratiques destinées à produire des connaissances sur l’homme en société, sous plusieurs de ses aspects selon les disciplines, approches, problématiques, mais en s’appuyant toujours sur la somme des connaissances déjà élaborées. Le chapitre 2 présente et discute une première série de résultats issus de l’observation lexicale « des sciences humaines dans l’art contemporain » dans un corpus de textes circulant à l’occasion de dix expositions. Le repérage et le traitement quantitatif permettent de décrire un « paysage » des sciences humaines puis d’en établir la « cartographie » en différenciant trois disciplines (sociologie, anthropologie et philosophie), dont la mobilisation dépend de facteurs propres aux disciplines et à leur publicisation et de facteurs propres au champ artistique. C’est à l’identification de ces derniers qu’est consacrée la seconde partie de l’ouvrage, avec l’hypothèse que les différents types de mobilisation des sciences humaines dépendent des conditions d’énonciation propres à l’art contemporain (entendu comme un ensemble de discours et de pratiques réguliers, collectifs) ainsi que des positions différenciées des producteurs de discours dans ce domaine. Le chapitre 3, par le parallèle opéré entre les pratiques et les discours des acteurs de l’exposition artistique, met en évidence les modalités selon lesquelles le discours vient rendre cohérentes des pratiques disparates (effectivité de la charge critique des productions artistiques, fonctionnement des institutions…) ou, à l’inverse, en masquer l’homogénéité (critères de choix des artistes, uniformité relative du dispositif…). De là, le chapitre 4 identifie trois usages de l’exposition qui font jouer de manière différenciée le rapport entre pratiques, discours et modalités énonciatives de l’art contemporain : l’exposition d’art contemporain est un média s’adressant à des destinataires indifférenciés. Elle a aussi un caractère performatif, dans le sens où elle atteste et signale « l’artisticité » de l’exposé (ce qui lui donne un rôle considérable dans les enjeux de reconnaissance des acteurs, artistes, comme commissaires, critiques, directeurs d’institutions). Elle est enfin le mode de constitution de l’archive artistique, au sens commun et au sens donné à ce terme par Foucault (1969), elle est le point d’entrée dans la mémoire ou dans l’histoire de l’art à l’origine de traces matérielles qui seules subsisteront (et en ce sens, tout en s’y conformant, elle réaffirme les règles du discours, ou certaines d’entre ces règles seulement, celles qui se perpétuent). Du fait de l’importance de l’exposition, le cadre dans lequel elle prend place (les lieux d’exposition, en tant qu’ils la régissent et la garantissent) est lui aussi à examiner soigneusement. Le chapitre 5 porte donc sur les institutions et sur l’Institution, en s’intéressant essentiellement aux centres d’art dont l’observation permet d’expliciter les pratiques collectives qui « font » l’art contemporain, les processus d’institutionnalisation de l’art contemporain et l’ambivalence de ces processus. Cela donne des outils pour situer des énoncés et des pratiques singuliers. La troisième partie est consacrée aux usages des sciences humaines dans l’art contemporain. Le chapitre 6 évoque les relations directes et explicites entre art contemporain et sciences humaines (formation des artistes, littérature scientifique sur le thème), non dans la perspective d’établir une liste (proprement interminable) ou une typologie des formes de mobilisation des sciences humaines, mais pour situer et contextualiser la mobilisation des sciences humaines dans le discours artistique « normal ». Le chapitre 7 réexamine ensuite d’une manière qualitative le corpus de textes sollicité au chapitre 2. Les artistes y sont les acteurs centraux, ils y agissent comme « porte-parole de l’art », ils incarnent des procédés collectivement acceptés définis par et dans le dispositif de l’exposition. Leur travail, leurs méthodes, leurs objectifs sont partout présentés de manière similaire mais si les règles énonciatives ne varient pas, elles n’interdisent pas la variation dans la mobilisation des sciences humaines : selon la position des artistes, des organisateurs, des lieux d’exposition, on constate une partition, dans la sollicitation de ces discours exogènes, entre des expositions « pour le public » (références explicites plus nombreuses mais souvent rhétoriques) et des expositions d’« artistes pour artistes » (usages plus précis, plus informés et, par là, moins repérables).

Sommaire

Introduction

Première partie. L’observation des sciences humaines dans l’art contemporain

1. Observer les sciences humaines comme discours exogène

2. Premier repérage : les sciences humaines dans les textes accompagnant les expositions

Deuxième partie. « L’art contemporain », approche socio-discursive

3. L’exposition d’art contemporain et ses acteurs, par eux-mêmes

4. L’exposition d’art contemporain comme composite

5. Instituer l’art contemporain

Troisième partie. Sciences humaines et discours savants dans l’art contemporain : logiques collectives et conditions d’énonciation

6. Environnement institutionnel et discursif

7. Usages artistiques des sciences humaines dans les expositions

Conclusion

Bibliographie

Annexes

Index des noms


Introduction
Table des matières

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